Oración , Preghiera , Priére , Prayer , Gebet , Oratio, Oração de Jesus

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CATECISMO DA IGREJA CATÓLICA:
2666. Mas o nome que tudo encerra é o que o Filho de Deus recebe na sua encarnação: JESUS. O nome divino é indizível para lábios humanos mas, ao assumir a nossa humanidade, o Verbo de Deus comunica-no-lo e nós podemos invocá-lo: «Jesus», « YHWH salva» . O nome de Jesus contém tudo: Deus e o homem e toda a economia da criação e da salvação. Rezar «Jesus» é invocá-Lo, chamá-Lo a nós. O seu nome é o único que contém a presença que significa. Jesus é o Ressuscitado, e todo aquele que invocar o seu nome, acolhe o Filho de Deus que o amou e por ele Se entregou.
2667. Esta invocação de fé tão simples foi desenvolvida na tradição da oração sob as mais variadas formas, tanto no Oriente como no Ocidente. A formulação mais habitual, transmitida pelos espirituais do Sinai, da Síria e de Athos, é a invocação: «Jesus, Cristo, Filho de Deus, Senhor, tende piedade de nós, pecadores!». Ela conjuga o hino cristológico de Fl 2, 6-11 com a invocação do publicano e dos mendigos da luz (14). Por ela, o coração sintoniza com a miséria dos homens e com a misericórdia do seu Salvador.
2668. A invocação do santo Nome de Jesus é o caminho mais simples da oração contínua. Muitas vezes repetida por um coração humildemente atento, não se dispersa num «mar de palavras», mas «guarda a Palavra e produz fruto pela constância». E é possível «em todo o tempo», porque não constitui uma ocupação a par de outra, mas é a ocupação única, a de amar a Deus, que anima e transfigura toda a acção em Cristo Jesus.

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terça-feira, 26 de março de 2013

 
 
 
Chapelet et prière du cœur



La Prière du Cœur ou Prière de Jésus, nous vient de la tradition orthodoxe, mais elle peut sans problème être associée au chapelet ou appliquée à l'Ave Maria, à condition de n'en retenir qu'une formule courte, la première partie de l'Ave ou la première phrase de la salutation angélique, comme cela étaient en usage au début du christianisme (cf. page Pater & Ave). Mais avant tout, voici un article pour bien comprendre l'esprit et la pratique de cette forme de prière.



I - PRIÈRE ET SILENCE
" Lorsque vous priez, a-t-il été dit avec sagesse par un écrivain orthodoxe de Finlande, votre "moi" doit se taire... Taisez-vous, et laissez la prière parler1. " Réaliser le silence : c'est de tout, le plus dur et le plus décisif dans l'art de la prière. Le silence n'est pas purement négatif - une pause entre des mots, un arrêt temporaire du discours - mais, bien compris, il est hautement positif : une attitude d'éveil attentif, de vigilance, et par-dessus tout, d'écoute. L'hésychaste, l'homme qui a atteintl'hésychia, paix et silence intérieurs, est par excellence celui qui écoute. Il écoute la voix de la prière de son propre cœur, et il comprend que cette voix n'est pas la sienne mais celle d'un Autre lui parlant au-dedans.
La relation entre prier et garder le silence deviendra plus évidente si nous considérons quatre courtes définitions. La première est tirée du Concise Oxford Dictionary qui décrit la prière comme : " ...une solennelle requête adressée à Dieu..., une formule utilisée pour prier ". La prière est ici envisagée comme quelque chose d'exprimé avec des mots et, d'une manière plus spécifique, comme un acte de demande à Dieu d'accorder quelque bienfait. Nous sommes encore au degré de la prière " extérieure " plutôt qu'au degré de la prière intérieure. Peu d'entre nous peuvent se sentir satisfaits d'une telle définition.
Notre deuxième définition, celle d'un starets russe du siècle dernier, est bien moins extérieure. " Dans la prière, dit l'évêque Théophane le Reclus (1815-1894), la chose principale est de se tenir devant Dieu avec l'intellect dans le cœur, et de continuer à s'y tenir sans cesse jour et nuit, jusqu'à la fin de la vie2. " Prier, défini de cette manière, n'est plus simplement demander des choses et peut assurément se faire sans aucun recours aux mots. Prier c'est se tenir devant Dieu, entrer dans une relation immédiate et personnelle avec lui ; c'est connaître à chaque niveau de notre être, depuis l'instinctif jusqu'à l'intellectuel, de l'inconscient à la fine pointe de la conscience, que nous sommes en Dieu et lui en nous. Pour assurer et approfondir nos relations personnelles avec les autres êtres humains, il n'est pas nécessaire d'être constamment en train de présenter des requêtes et d'utiliser des mots ; plus nous arrivons à nous connaître et à nous aimer les uns les autres, moins nous avons besoin d'exprimer verbalement notre attitude réciproque. Il en est de même dans notre relation personnelle à Dieu.
Dans ces deux premières définitions, l'accent est mis principalement sur ce que fait l'homme plus que sur ce que fait Dieu. Mais dans la relation personnelle de prière, c'est le partenaire divin et non l'humain qui prend l'initiative et dont l'action est fondamentale. Ceci apparaît dans notre troisième définition empruntée à saint Grégoire le Sinaïte († 1346). Dans un texte minutieux où il entasse les épithètes les unes sur les autres dans son effort pour décrire la vraie réalité de la prière intérieure, il termine tout à coup avec une simplicité inattendue : " Pourquoi tant parler ? La prière, c'est Dieu qui fait tout en tous3. " " La prière c'est Dieu " - ce n'est pas quelque chose dont j'ai l'initiative, mais à quoi j'ai part ; ce n'est pas essentiellement quelque chose que je fais, mais que Dieu fait en moi : telle la phrase de saint Paul : " Non pas moi, mais Christ en moi " (Ga 2,20). Le chemin de la prière intérieure est indiqué exactement dans les mots de saint Jean Baptiste au sujet du Messie : " Il faut qu'il croisse et que je diminue " (Jn 3,30). C'est en ce sens que prier c'est être silencieux. Taisez-vous, et laissez la prière parler, - plus précisément, laissez Dieu parler. La vraie prière intérieure, c'est arrêter de parler et écouter la voix sans mots de Dieu dans notre cœur ; c'est cesser de faire les choses tout seul et entrer dans l'action de Dieu. Au commencement de la liturgie byzantine, quand les cérémonies préliminaires sont achevées et que tout est prêt désormais pour commencer 1'Eucharistie elle-même, le diacre s'approche du prêtre et dit : " Il est temps que le Seigneur agisse4. " Telle est exactement l'attitude du pratiquant non seulement à la prière eucharistique mais en toute prière, publique ou privée.
Notre quatrième définition, empruntée une fois encore à saint Grégoire le Sinaïte, indique avec plus de précision le caractère de cette action du Seigneur en nous : " La prière, dit-il, est la manifestation du baptême5. " L'action du Seigneur n'est pas, naturellement, limitée seulement aux baptisés : Dieu est présent et à l'œuvre dans tous les hommes, en vertu du fait que chacun est créé à son image et ressemblance divine. Mais cette image a été obscurcie et voilée, bien que non totalement oblitérée, par le péché de l'homme. Elle est restaurée dans sa beauté première et sa splendeur par le sacrement de baptême, par lequel le Christ et le Saint-Esprit viennent demeurer dans ce que les Pères appellent " le tréfonds et la chambre secrète de notre cœur ". Pour une écrasante majorité, cependant, le baptême est quelque chose que l'on reçoit dans la première enfance, dont on n'a aucun souvenir conscient. Bien que le Christ du baptême et l'inhabitation du Paraclet ne cessent jamais d’être à l’œuvre en nous, la plupart d’entre nous, sauf en de rares occasions, demeurent en fait inconscients de cette présence intérieure et de son action. La vraie prière, donc, signifie la redécouverte et la " manifestation " de cette grâce baptismale. Prier, passer de l'état où la grâce est présente dans nos cœurs secrètement et inconsciemment au point de pleine perception interne et de connaissance consciente en expérimentant et en " sentant " l’activité de 1'Esprit directement et immédiatement. Ainsi s'expriment saint Kallistos et saint Ignace Xanthopoulos (XIVe siècle) : " Le but de la vie chrétienne est de revenir à la grâce parfaite de 1'Esprit Saint, source de vie, qui nous a été donnée au commencement dans le divin baptême6. "
" Dans mon commencement est ma fin. " Le but de la prière peut se résumer dans ces mots : " Deviens ce que tu es. " Deviens, consciemment et activement, ce que tu es déjà potentiellement et secrètement, en vertu de ta création à l'image de Dieu et de ta re-création dans le baptême. Deviens ce que tu es : plus exactement, reviens à toi-même ; découvre-le, celui qui est déjà tien ; écoute-le, celui qui jamais ne cesse de parler en toi ; possède-le, celui qui même maintenant te possède. Voici le message de Dieu à quiconque veut prier : " Tu ne me chercherais pas si tu ne m'avais déjà trouvé. "

II - « SEIGNEUR JÉSUS... »
Ce n'est naturellement pas le seul chemin. Aucune relation authentique entre personnes ne peut exister s'il n'y a pas une liberté et une spontanéité réciproques, et ceci est vrai en particulier de la prière intérieure. Il n'y a pas de règles fixes et invariables, imposées nécessairement à ceux qui cherchent à prier ; il n'y a pas non plus de technique mécanique, soit corporelle, soit mentale qui puisse forcer Dieu à manifester sa présence. Sa grâce est toujours accordée comme un don gratuit et ne peut être gagnée automatiquement par une méthode ou une technique. La rencontre entre Dieu et l'homme dans le royaume du cœur est donc marquée par une inépuisable variété de modèles. Il y a des maîtres spirituels de l'Église orthodoxe qui parlent très peu ou pas du tout de la Prière de Jésus8. Mais, même si elle ne jouit pas d'un monopole exclusif dans le domaine de la prière intérieure, la Prière de Jésus est devenue pour de très nombreux chrétiens orientaux à travers les siècles le chemin type, la voie royale. Et pas seulement pour les chrétiens orientaux9 : dans la rencontre entre l'Orthodoxie et l'Occident qui s'est produite depuis les dernières années, il n'y a probablement aucun élément de l'héritage orthodoxe qui ait provoqué un intérêt aussi intense que la Prière de Jésus, et aucun livre n'a exercé une plus grande séduction que les Récits d'un pèlerin russe. Ce livre énigmatique, pratiquement inconnu dans la Russie prérévolutionnaire, a eu un surprenant succès dans le monde non orthodoxe. Depuis les années vingt il a été publié une grande diversité de langues10. Les lecteurs de J.D.Salinger se rappelleront le choc que produisit sur Franny " ce petit livre, relié de toile couleur de petits pois10bis "
En quoi, demandons-nous, résident la séduction particulière et l'efficacité de la Prière de Jésus ? Peut-être avant tout en quatre points : premièrement, dans sa simplicité et sa souplesse ; deuxièmement, dans son caractère complet ; troisièmement, dans la puissance du Nom ; et quatrièmement, dans la discipline spirituelle de la répétition persévérante. Reprenons ces points dans l'ordre.

III - SIMPLICITÉ ET SOUPLESSE
L'Invocation du Nom est une prière d'une très grande simplicité, accessible à tout chrétien, mais elle conduit en même temps aux plus profonds mystères de la contemplation. Quiconque se propose de dire la Prière de Jésus pendant de longues périodes de temps chaque jour - et, encore plus, quiconque voudrait avoir recours au contrôle de la respiration et à d'autres exercices physiques en relation avec la Prière - a sans doute besoin d'un starets, d'un guide spirituel expérimenté. De tels guides sont extrêmement rares de nos jours. Mais ceux qui n'ont pas de contact personnel avec un starets peuvent tout de même pratiquer la Prière sans aucune crainte, aussi longtemps qu'ils le font pour des périodes limitées - au début, pas plus de dix à quinze minutes à la fois - et aussi longtemps qu'ils n'essaient pas d'intervenir dans les rythmes naturels du corps.
Aucune connaissance spécialisée, aucune formation particulière n'est requise avant de commencer la Prière de Jésus. Pour le débutant, c'est assez de dire : commencez simplement. " Pour marcher, il faut faire un premier pas ; pour nager, il faut se jeter à l'eau. C'est la même chose pour 1'Invocation du Nom. Commence à le prononcer avec adoration et amour. Adhères-y. Répète-le. Ne pense pas que tu es en train d'invoquer le Nom ; pense seulement à Jésus lui-même. Dis son Nom lentement, doucement et tranquillement11.
La forme extérieure de la Prière est apprise aisément. Fondamentalement, elle consiste en ces mots : " Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi. " Il n'y a pas là, cependant, une stricte uniformité. La formule verbale peut être raccourcie, nous pouvons dire : " Seigneur Jésus Christ, aie pitié de moi ", ou " Seigneur Jésus "·, ou même " Jésus " seulement, bien que cette dernière formule soit moins répandue. Inversement, la formule peut être allongée en ajoutant " pécheur " à la fin, soulignant ainsi son aspect pénitentiel. Quelquefois une invocation à la Mère de Dieu ou aux saints y est insérée. Le seul élément essentiel et invariable est l'inclusion du Nom divin " Jésus ". Chacun est libre de découvrir à travers son expérience personnelle la formule particulière qui répond le plus étroitement à ses besoins. La formule précise employée peut naturellement varier de temps en temps, aussi longtemps que cela n'arrive pas trop souvent : car, comme nous en avertit saint Grégoire le Sinaïte : " Les arbres qui sont souvent transplantés n'ont pas de racines12. "
Cet usage " libre " de la Prière de Jésus nous rend capables de combler le vide qui existe entre nos temps " forts " de prière - soit les offices de l'Église, ou seuls dans notre chambre - et les activités normales de la vie quotidienne. " Priez sans cesse ", insiste saint Paul (1 Th 5,17) : mais comment est-ce possible puisque nous avons beaucoup d'autres choses à faire également ? L'évêque Théophane indique la vraie méthode dans sa maxime : " Les mains au travail, l'intellect et le cœur avec Dieu13. " La Prière de Jésus, devenant avec la répétition fréquente presque habituelle et inconsciente, nous aide à nous tenir en la présence de Dieu partout où nous sommes.
Aucune posture particulière n'est essentielle. Dans la pratique orthodoxe, la Prière est le plus couramment récitée assis, mais on peut aussi la dire debout ou à genoux - et même, dans des cas de faiblesse corporelle ou de fatigue physique - couché. Elle est normalement récitée dans l'obscurité complète ou avec les yeux fermés, et non avec les yeux ouverts devant une icône illuminée par des cierges ou une lampe votive. Le starets Silouane du Mont Athos (1866-1938), quand il disait la Prière, avait coutume d'enfermer son réveil dans une armoire de façon à ne pas entendre son tic-tac, puis il tirait sur ses yeux et ses oreilles son capuchon de moine, épais et laineux15.
L'obscurité, cependant, peut avoir un effet soporifique ! Si nous somnolons assis ou à genoux en récitant la Prière, alors nous devrions nous lever pour un moment, faire le signe de croix à la fin de chaque Prière, et nous incliner à partir de la taille en un profond salut, touchant le sol des doigts de la main droite.
Dans tout cela on peut voir que 1'Invocation du Nom est une prière pour tous les temps. Chacun peut l'utiliser, partout et toujours. Elle convient au débutant aussi bien qu'à celui qui a plus d'expérience ; on peut la dire en compagnie d'autres personnes ou seul ; elle est également appropriée au désert ou en ville, au milieu d'une tranquillité recueillie ou dans le tapage et l'agitation la plus grande. Elle n'est jamais déplacée.

IV - CARACTÈRE COMPLET
Théologiquement, comme le déclare avec raison le Pèlerin russe, la Prière de Jésus " renferme en elle-même toute la vérité de l'Évangile " ; c'est " un résumé des Evangiles "18. Dans une seule et courte formule, elle incorpore les deux principaux mystères de la foi chrétienne, 1'Incarnation et la Trinité. Elle parle, d'abord, des deux natures du Christ l'homme-Dieu (théanthropos) : de son humanité, car il est invoqué par son nom humain, " Jésus " que sa mère Marie lui a donné après sa naissance à Bethléem ; de son éternelle divinité, car il est aussi appelé " Seigneur " et " Fils de Dieu ". En second lieu, la Prière parle par implication, quoique non explicitement, des trois personnes de la Trinité. Tandis qu'elle s'adresse à la Seconde Personne Jésus, elle le fait aussi au Père, car Jésus est appelé " Fils de Dieu " ; et le Saint-Esprit est également présent dans la Prière, car personne ne peut dire : " Jésus est Seigneur, sinon dans 1'Esprit Saint " (1 Co 12,3). Ainsi, la Prière de Jésus est à la fois christocentrique et trinitaire.
Du point de vue de la dévotion, elle n'en est pas moins complète. Elle embrasse les deux principaux moments de la dévotion chrétienne : le " moment " de l'adoration, du regard vers la gloire de Dieu et la rencontre dans l'amour ; et le " moment " de la pénitence, le sens de l'indignité et du péché.
Ces deux moments - la vision de la gloire divine et la conscience du péché de l'homme - sont unis et réconciliés dans le troisième moment, quand nous prononçons le mot " pitié ". La " pitié " indique que l'abîme entre la " justice " de Dieu et la création tombée est comblé. Celui qui dit à Dieu : " aie pitié ", se plaint de sa propre impuissance, mais lance en même temps un cri d'espérance.

V - LA PUISSANCE DU NOM
" Le Nom du Fils de Dieu est grand et sans limites et soutient l'univers entier. " Ainsi est-il affirmé dans le Pasteur de Hermas20, et nous n'apprécierons pas le rôle de la Prière de Jésus dans la spiritualité orthodoxe à moins que nous n'ayons quelque intuition de la puissance intrinsèque et de la force du Nom divin. Si la Prière de Jésus est plus efficace que d'autres invocations, c'est parce qu'elle contient le Nom de Dieu.
Dans l'Ancien Testament21, comme dans d'autres cultures anciennes, il y a une identité effective entre l'âme de l'homme et son nom. Toute sa personnalité, avec toutes ses particularités et toute son énergie, est présente dans son nom. Connaître le nom d'une personne c'est avoir une intuition précise de sa nature, et, par là, se faire une relation solide avec elle - avoir même, peut-être, un certain contrôle sur elle. C'est pourquoi le mystérieux messager qui combat avec Jacob au gué de Jacob refuse de révéler son nom (Gn 32,29). La même attitude se reflète dans la réponse de l'ange à Manoah : " Pourquoi me demandes-tu mon nom, sachant qu'il est secret ? " (Jg 13,18). Un changement de nom indique un changement décisif dans la vie d'un homme, comme lorsque Abram devient Abraham (Gn 17,5), ou que Jacob devient Israël (Gn 32,28). De la même manière, Saul après sa conversion devient Paul (Ac 13,9) ; et un moine à sa profession reçoit un nom nouveau, habituellement non choisi par lui, pour indiquer le renouveau radical où il est engagé.
Dans la tradition hébraïque, faire quelque chose au nom d’un autre, ou invoquer son nom et s'en recommander, sont des actes d'une puissance et d'un poids extrêmes. Invoquer le nom d'une personne, c'est la rendre effectivement présente. " On rend vivant un nom en le mentionnant. Le nom immédiatement appelle l’âme qu'il désigne ; c'est pourquoi il y a une signification si profonde dans la mention même du nom22. "
Tout ce qui est vrai des noms humains est vrai a un degré incomparablement plus élevé du Nom divin. La puissance et la gloire de Dieu sont présentes et actives dans son Nom. Le Nom de Dieu est numen praesens, Dieu avec nous, Emmanuel. Invoquer le Nom de Dieu avec attention et délibérément, c'est se mettre en sa présence, s'ouvrir à son énergie, s'offrir comme un instrument et un sacrifice vivant entre ses mains. Si ardent était le sens de la majesté du Nom de Dieu dans le judaïsme tardif, que le " tétragrammaton " n'était pas prononcé tout haut au service de la synagogue : le Nom du Très-Haut était considéré comme trop redoutable pour être prononcé23.
Cette compréhension hébraïque du Nom passe de 1'Ancien Testament au Nouveau. Les démons sont chassés et les hommes guéris par le Nom de Jésus, car le Nom est puissance. Une fois que cette puissance du Nom est exactement appréciée, beaucoup de textes familiers acquièrent une plus complète et plus forte signification : telle la demande dans la Prière du Seigneur, " Que ton Nom soit sanctifié " ; la promesse du Christ au dernier repas, " Tout ce que vous demanderez au Père en mon Nom, il vous le donnera " (Jn 16,23) ; son commandement final aux apôtres, " Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit " (Mt 28,19) ; la proclamation de saint Pierre disant qu'il n'y a de salut que dans " le Nom de Jésus Christ de Nazareth " (Ac 4,10-12) ; les mots de saint Paul : " Au Nom de Jésus que tout genou fléchisse " (Ph 2,10) ; le nom nouveau et secret écrit sur la pierre blanche qui nous est donné pour les temps à venir (Ap 2,17).
C'est cette révérence biblique pour le Nom qui forme la base et le fondement de la Prière de Jésus. Le Nom de Dieu est essentiellement lié à sa personne et ainsi l’invocation du Nom divin possède un authentique caractère sacramentel, servant en tant que signe effectif de sa présence et de son action invisible. Pour le croyant chrétien aujourd'hui, comme aux temps apostoliques, le Nom de Jésus est puissance.
Le Nom est puissance, mais une répétition purement mécanique ne sera d'aucun effet par elle-même. La Prière de Jésus n'est pas un talisman magique. Comme dans toutes les opérations sacramentelles, la coopération de l'homme avec Dieu est requise à travers sa foi active et son effort d'ascèse. Nous sommes appelés à invoquer le Nom avec recueillement et vigilance intérieure.

VI - UNIFICATION
Aussitôt que nous essayons sérieusement de prier en esprit et en vérité, tout d'un coup nous devenons conscients d'une manière aiguë de notre désagrégation intérieure, de notre manque d'unité et d’intégrité. En dépit de tous nos efforts pour nous tenir devant Dieu, des pensées continuent à remuer sans arrêt et sans but dans notre tête, comme le bourdonnement des mouches (évêque Théophane) ou les bonds capricieux des singes de branche en branche (Ramakrishna). Contempler signifie tout d'abord être présent où on est - être ici et maintenant.
Que devons-nous faire ? Comment devons-nous apprendre à vivre dans le présent ? Comment pouvons-nous saisir le kairos, le moment décisif, le moment opportun ? C'est précisément sur ce point que la Prière de Jésus peut aider. L’invocation répétée du Nom peut nous amener, avec la grâce de Dieu, de la division à l'unité, de la dispersion et de la multiplicité à l'un. Pour arrêter le continuel vagabondage de vos pensées, dit l'évêque Théophane, " vous devez lier votre intellect à une pensée unique, ou à la seule pensée de 1'Unique27. "
Selon Évagre le Pontique († 399), " la prière consiste à mettre de côté ses pensées32. " Une mise à l'écart : non un conflit sauvage, une furieuse répression, mais un acte de détachement doux et persévérant. Par la répétition du Nom, nous sommes aidés à mettre à l'écart, à laisser passer nos imaginations sans consistance ou pernicieuses et à les remplacer par la pensée de Jésus.
Pour ne pas tomber dans l'illusion (prelest) en pratiquant la prière intérieure, déclare saint Nil Sorski († 1508), ne te permets aucun concept, aucune image, aucune vision34. " Ne place aucune image intermédiaire entre l'esprit et le Seigneur quand tu pratiques la Prière de Jésus, écrit l'évêque Théophane, ...le point essentiel est de demeurer en Dieu, et cette manière de cheminer devant Dieu signifie que tu vis avec la conviction toujours présente à la conscience que Dieu est en toi

VII - INTÉRIORITÉ
L’invocation du Nom répétée, en unifiant davantage notre prière, la rend en même temps plus intérieure, plus une part de nous-mêmes - non pas quelque chose que nous faisons à des moments particuliers, mais quelque chose que nous sommes tout le temps ; pas un acte occasionnel mais un état continu. Une telle manière de prier devient vraiment la prière de l'homme tout entier, prière dans laquelle les mots et la signification de la Prière sont pleinement identifiés avec celui qui prie. Tout ceci est bien exprimé par Paul Evdokimov (1901-1970) : " Dans les catacombes, l'image qui revient le plus souvent est la silhouette d'une femme en prière, l'Orante. Elle représente la seule vraie attitude de l'âme humaine. Ce n’est pas assez de posséder la prière : nous devons devenir prière incarnée. Ce n'est pas assez d'avoir des temps de prières : chaque acte, chaque geste, même un sourire, doit devenir une hymne d'adoration, une offrande, une prière. Nous devons offrir non ce que nous avons, mais ce que nous sommes36. C’est ce dont le monde a besoin pardessus toute autre chose : non de gens qui disent des prières avec plus ou moins de régularité, mais des gens qui sont " prière ".
Avec le temps et le secours de Dieu, notre prière devient plus intérieure. La participation de l'intellect devient plus intense et plus spontanée, tandis que les sons énoncés par la langue deviennent moins importants ; pour un moment, peut-être, ils cessent complètement et le Nom est invoqué en silence, sans aucun mouvement des lèvres, par l'intellect seul. Quand ceci se produit, c'est que nous sommes passés, par la grâce de Dieu, du premier niveau au second. Non que l'invocation orale cesse complètement, car il y aura des moments où, même les plus avancés dans la prière intérieure souhaiteront appeler le Seigneur Jésus à haute voix. (Et qui vraiment peut prétendre être avancé en prière intérieure ? Nous sommes tous des débutants dans les choses de 1'Esprit.)
Les lecteurs des Récits d'un pèlerin russe peuvent avoir l'impression que ce passage de la prière vocale à la prière du cœur se fait aisément, presque d'une manière mécanique et automatique. Le pèlerin, semble-t-il, parvient à la prière " qui agit d'elle-même " en quelques semaines. Il faut faire remarquer que son expérience, bien qu'elle ne soit pas unique41, est tout de même exceptionnelle. Plus généralement, la prière du cœur n’apparaît, si elle le fait, qu'après une vie entière d'effort ascétique. C'est le libre don de Dieu, accordé quand et comme il le veut, et non le résultat inévitable de quelque technique.

VIII - LES EXERCICES RESPIRATOIRES
Il est temps d'examiner un sujet controversé où l’enseignement des hésychastes byzantins est souvent mal interprété : le rôle du corps dans la prière.

1. Posture extérieure : Saint Grégoire le Sinaïte conseille de s'asseoir sur un tabouret bas, d'environ vingt centimètres de hauteur ; la tête et les épaules devraient être inclinées et les yeux fixés à l'emplacement du cœur. Il admet que cette position se montrera extrêmement inconfortable après un moment. Des écrivains recommandent une posture encore plus pénible, avec la tête entre les genoux, suivant l'exemple d'Élie sur le mont Carme143.
2. Contrôle de la respiration : La respiration doit être plus lente et en même temps être coordonnée avec le rythme de la Prière. Souvent, la première partie " Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu " est dite en inspirant, et la deuxième partie " aie pitié de moi, pécheur " en expirant. D'autres méthodes sont possibles. La récitation de la Prière peut aussi être synchronisée avec le battement de cœur.
3. Exploration intérieure : Exactement comme on enseigne à l'aspirant yogi à concentrer sa pensée sur des parties spécifiques de son corps, ainsi l'hésychaste concentre sa pensée sur le centre cardiaque. Tandis qu'il inspire par le nez et propulse son souffle dans les poumons, il fait descendre son intellect avec son souffle et il cherche intérieurement la place du cœur.
Pour des raisons évidentes, le discernement le plus grand est nécessaire quand on intervient dans les activités instinctives du corps, telles que la respiration ou le battement du cœur. Un usage erroné de la technique corporelle peut endommager la santé d'un homme et troubler son équilibre mental ; d'où l'importance d'un maître digne de confiance.
Les techniques corporelles ne sont de toute façon qu'accessoires, des aides qui se sont révélées secourables pour quelques-uns, mais qui ne sont d'aucune façon obligatoires à tout prix. Pour tous les maîtres hésychastes, l'essentiel n'est pas le contrôle extérieur du souffle mais 1'Invocation intérieure et secrète du Seigneur Jésus.
Les écrivains orthodoxes dans les cent cinquante dernières années ont en général peu mis l'accent sur les techniques corporelles.

En ce qui concerne la rapidité de la récitation, l'évêque Ignace suggère :
Pour dire la Prière de Jésus cent fois attentivement et sans précipitation, il faut environ une demi-heure ; mais quelques ascètes demandent même plus de temps. Ne dis pas la Prière avec précipitation, l'une immédiatement après l'autre. Fais une courte pause après chaque Prière et ainsi aide l'intellect à se concentrer. Dire la Prière sans pause distrait l'intellect. Respire avec soin, doucement et lentement47.
Les débutants dans l'usage de la Prière préféreront probablement une allure un peu plus rapide que celle qui est proposée ici - peut-être vingt minutes pour cent Prières.
L'existence d'une technique corporelle en relation avec la Prière de Jésus ne devrait pas nous aveugler en ce qui concerne le vrai caractère de la Prière. La Prière de Jésus ne se réduit pas à une technique destinée à nous aider à nous concentrer ou à nous détendre. Ce n'est pas simplement un échantillon de " yoga chrétien ", une sorte de " méditation transcendantale ", ou un " mantra chrétien ", même si certains ont essayé de l'interpréter dans ce sens. C'est une invocation adressée à une autre personne : au Dieu fait homme, Jésus-Christ, notre Sauveur et Rédempteur en personne. La Prière de Jésus donc est beaucoup plus qu'une méthode ou une technique isolée. Elle existe dans un certain contexte et si elle est séparée de ce contexte, elle perd sa signification propre.
Le contexte de la Prière de Jésus est avant tout un contexte de foi. L'Invocation du Nom présuppose que celui qui dit la Prière croit en Jésus-Christ comme Fils de Dieu et Sauveur.
Deuxièmement, le contexte de la Prière de Jésus est un contexte de communauté. Nous n'invoquons pas le Nom comme des individus séparés, nous fiant seulement à nos propres ressources intérieures, mais comme des membres de la communauté ecclésiale.

IX - LA FIN DU VOYAGE
Le but de la Prière de Jésus, comme de toute prière chrétienne, est que notre prière s'identifie de plus en plus à la prière offerte en nous, par Jésus le Grand Prêtre, que notre vie devienne une avec sa vie, et notre souffle s'unisse au Souffle Divin qui soutient l'univers.
" Le Logos devint homme, dit saint Athanase, pour que nous puissions devenir Dieu50. " Celui qui est Dieu par nature prit notre humanité pour que nous, hommes, nous puissions avoir part par grâce à sa divinité, devenant " participants de la nature divine " (2 P 1,4). La Prière de Jésus, adressée au Logos incarné, est un moyen de réaliser en nous le mystère de la théosis, par lequel l'homme parvient à la vraie ressemblance avec Dieu.
Plus la Prière devient une part de nous-mêmes, plus nous entrons dans le mouvement d'amour qui passe constamment entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. De cet amour, saint Isaac le Syrien écrit :
L'amour est le royaume dont Notre Seigneur a parlé symboliquement quand il promit à ses disciples qu'ils mangeraient dans son royaume : " Vous mangerez et boirez à la table de mon royaume. " Que mangeraient-ils, sinon l'amour ?... Quand nous avons atteint l'amour, nous avons atteint Dieu et notre route est finie : nous sommes parvenus à l'île qui se trouve au-delà du monde, où est le Père avec le Fils et le Saint-Esprit : à qui soient la gloire et la puissance51.
Dans la tradition hésychaste, le mystère de la théosis a le plus souvent pris la forme extérieure d'une vision de lumière. Cette lumière que les saints perçoivent dans la prière n'est ni la lumière symbolique de l'intellect, ni une lumière des sens, corporelle et créée. Ce n'est rien moins que la lumière divine et incréée de la Divinité qui rayonna du Christ lors de sa Transfiguration sur le mont Thabor et qui illuminera le monde entier à sa seconde venue au dernier jour.
Par conséquent, la Prière de Jésus n'est pas une fuite ou une négation du monde, mais au contraire, elle est intensément positive. Elle n'implique pas un rejet de la création de Dieu, mais une réassertion de la valeur ultime de tout et de chacun en Dieu. Comme Nadejda Gorodetzky le dit :
Nous pouvons mettre ce Nom sur les gens, sur les livres, sur les fleurs, sur tout ce que nous rencontrons, voyons ou pensons. Le Nom de Jésus peut devenir une clé mystique du monde, un instrument de l'offrande cachée de tout et de chacun, mettant le sceau divin sur le monde. On pourrait peut-être parler ici du sacerdoce de tous les croyants. En union avec notre Grand Prêtre, nous implorons 1'Esprit : Transforme ma prière en sacrement56.
La prière est action : prier c'est être hautement efficace57. D’aucune autre prière, ceci n'est plus vrai que de la Prière de Jésus. Tout en étant choisie pour être spécialement mentionnée dans l'office de la profession monastique comme prière propre aux moines et aux religieuses58, elle est aussi une prière propre aux laïques et mariés, pour les docteurs et les psychiatres, pour les travailleurs sociaux et les chauffeurs d'autobus.
L’invocation du Nom, bien pratiquée, engage chacun plus profondément dans la tâche qui lui est assignée ; elle rend chacun plus efficace dans son action, elle ne coupe pas des autres mais relie les gens entre eux en les sensibilisant à leurs peurs et à leurs angoisses d'une manière qui n'a jamais existé auparavant. La Prière de Jésus fait de chacun " un homme pour les autres ", un instrument vivant de la paix de Dieu, un centre dynamique de réconciliation.


RÉFÉRENCES
1. Tito Colliander, Le Chemin des ascètes, Bellefontaine, p. 73.
2. Cité dans le livre de l'higoumène Chariton de Valamo, L'Art de la prière : Anthologie de textes spirituels sur la Prière du cœur, présentation par l'archimandrite Kallistos Ware. Bellefontaine, 1976, p. 81.
3. Chapitres, 113 (PG, 150, 1280A). Voir Kallistos Ware, " The Jesus Prayer in Saint Gregory of Sinai ", Eastern Churches Review, IV,1972, p. 8.
4. Citation du Psaume 118 (119), 126. Dans quelques versions en anglais de la Liturgie, ceci est traduit : " Il est temps d'agir (de faire le sacrifice) pour le Seigneur ", mais l'alternative que nous avons utilisée est plus riche de sens et elle est préféré par beaucoup de commentateurs orthodoxes. L'original grec utilise le mot kairos : " C'est le kairos pour le Seigneur d'agir. " Kairos a ici la signification spéciale de moment décisif, de moment opportun ; celui qui prie saisit le kairos. Ceci est un point sur lequel nous reviendrons.
5. Chapitres, 113 (PG, 150, 1277D).
6. Centurie, 4 (PG, 147. 637D). L’idée de la prière comme découverte de l’inhabitation de Dieu en nous peut être exprimée aussi en termes d’Eucharistie.
7. Il serait peut-être meilleur de traduire " auto-active " (N. d. T.).
8. La Prière de Jésus, par exemple, n'est mentionnée nulle part dans les écrits authentiques de saint Syméon le Nouveau Théologien, ni dans la vaste anthologie spirituelle d’Évergetinos (tous deux du Xie siècle).
9. Il existait naturellement une dévotion cordiale au Saint Nom de Jésus dans l'Occident médiéval et, non pas la moindre, en Angleterre. Tout en laissant apparaître certaines différences avec la Tradition byzantine, celle-ci présente aussi des parallèles évidents. Le présent article n'essaie pas de discuter de 1'Invocation du Nom par l'Occident. Voir Kallistos Ware, " The Holy Name of Jesus " in East and West : the Hesychasts and Richard Rolle, in Sobornost, 4, 2, 1982, p. 163-184.
10. Il a même été traduit récemment dans l'une des plus importantes langues du sous-continent indien, le mahratti. L'introduction à cette traduction a été écrite par un professeur d'université hindou, spécialiste de la spiritualité du Nom : voir E.R. Hambye, s.j., dans Eastern Churches Review, V, 1973, p. 77.
l0bis. J.D. Sallinger, Frany and Zooey.
11. A Monk of the Eastern Church (Un Moine de l'Église d'Orient), " On the Invocation of the Name of Jesus ", The Fellowship of Saint Alban and Saint Sergius, Londres, 1950, p. 5-6.
12. Sur la tranquillité et la prière, 2 (PG, 150, 1316B).
13. L'Art de la Prière, p. 122.
14. Frère Laurent de la Résurrection (1611-1691), carme déchaux, The Practice of the Presence of God, éd. D. Attwater, Paraclete Books, Londres, 1962, p. 13, 16.
15. Archimandrite Sofrony, The Undistorted lmage : Staretz Silouan, Londres, 1958, p. 40-41. Trad. : Starets Silouane, moine du Mont-Athos, éd. Présence, 1973. Voir chap. VI " De la prière pure ".
16. Cité dans E. Behr-Sigel, " La Prière à Jésus ou le mystère de la spiritualite monastique orthodoxe ", Dieu vivant, 8, 1947, p. 81.
17. L'Art de la Prière, p. 149.
18. Récits d'un pélerin russe, Seuil (Livre de Vie), p. 53.
19. H. Berthold, Makarios/Symeon, Reden und Briefe, vol. II, Berlin, 1973, p. 290.
20. Similitudes, IX, 14.
21. Voir J. Pederson, Israël, vol. l, Londres/Copenhague, 1926, p. 245-259.
22. Ibid., p. 256.
23. Pour la vénération du Nom chez les kabbalistes juifs du Moyen Age, voir Gershom G. Scholem, Major Trends in Jewish Mysticism, 3e éd., Londres, 1955, p. 132-133 ; et comparer la manière de traiter ce thème dans le remarquable roman de Charles Williams, All Hollow’s Eve, Londres, 1945.
24. Correspondance, Volos, éd. Sotirios Schoinas, 1960, p. 693 ; trad. L. Regnault et P. Lemaire, Solesmes, 1972, p. 692.
25. L'Échelle sainte, 21 et 27 (PG 88, 945C et 1112C).
26. Voir Kallistos Ware, " The Jesus Prayer in Saint Gregory of Sinaï ", art. cit. p. 14-15.
27. L'Art de la Prière, p. 130.
28. Correspondance, éd. Schoinas, 91 ; trad. Regnault et Lemaire, 166.
29. Sur la pénitence, 11 (PG 65, 981B). Le texte grec de Migne demande une correction ici.
30. Cent textes sur la Connaissance et le Discernement, 59, éd. E. des Places, Seuil (SC 5bis), 1955, p. 119.
31. Chapitres, 27.
32. Sur la Prière, 70 (PG 79, 1181C).
33. Persévérance dans la Prière, 7 (PG 150, 1340D).
34. L'Art de la Priére, p. 136.
35. L'Art de la Priére, p. 135.
36. Sacrement de l'amour : le Mystére conjugal à la lumiére de la Tradition orthodoxe, DDB, 1980, p. 83.
37. Richard Kehoe, o.p., " The Scriptures as Word of God ", The Eastern Churches Quarterly, VIII, 1947, publication supplémentaire sur " Tradition and Scripture ", p. 78.
38. Cité dans John B. Dunlop, Starets Amvrosy : Model for Dostoievsky's Starets Zossima, Belmont, Mass., 1972, p. 22.
39. Homélies XV, 32 et XLIII, 7, Berlin, éd. Dorries/Klostermann/Kroeger, 1964, p. 146, 289.
40. Récits d'un pélerin russe, p. 36.
41. Le starets Silouane du Mont-Athos (1866-1938) n'avait pratiqué la Prière de Jésus que pendant trois semaines quand elle descendit dans son cœur et devint continuelle. Son biographe, l'archimandrite Sophrony, fait remarquer avec justesse que ce fut " un don sublime et rare "·; ce n'est que plus tard que le père Silouane en vint à réaliser combien c'était inhabituel ". The Undistorted Image, p.24, trad. française, p. 26. Pour plus ample discussion de cette question, voir Kallistos Ware, " Pray without Ceasing : The Ideal of Continual Prayer in Eastern Monasticism ",Eastern Churches Review, II, 1969, p. 259-261.
42. Mystic Treatises by Isaac of Nineveh, trad. en anglais par A.J. Wensinck, Amsterdam, 1923, p. 113.
43. " Élie monta au sommet du Carmel. Là il se courba vers la terre et mit son visage entre ses genoux " (1R 18,42). Comme exemple d'un moine priant dans cette position, emprunté à un manuscrit grec du XIe siècle, voir J. Meyendorff, Saint Grégoire Palamas et la mystique orthodoxe, Paris, 1959, p. 92.
44. Pour une plus ample bibliographie sur le contrôle du souffle, voir Kallistos Ware : The Jesus Prayer in Saint Gregory of Sinai ", art. cit. p. 14, note 55. Sur les différents centres physiques dans l'homme et leurs implications spirituelles, voir le docteur André Bloom (actuellement métropolite Antoine de Suroge), " Contemplation et ascèse : contribution orthodoxe, Technique et contemplation in Études carmélitaines, 28, Bruges, 1949, p. 49-67.
45. Grégoire Palamas, Défense des saints hésychastes, I, II, 7, Louvain, éd. J. Meyendorff, 1959, vol. I, p. 97.
46. The Arena : an Offering to Contemporary Monasticism, trad. l'archimandrite Lazarus, Madras, 1970, p. 84.
47. Op. cit., p. 81.
48. Voir L.Gardet, " Un problème de mystique comparée : la mention du Nom divin (dhikr) dans la mystique musulmane ", Revue thomiste, LII, 1952, p. 642-679 ; LIII, 1953, p. 197-216.
49. L'Orthodoxie, Lausanne, 1980, p. 164.
50. L'Incarnation du Verbe, 54.
51. Mystic Treatises, trad. Wensinck, p. 211-212.
52. Défense des saints hésychastes, I, III, 21, éd. Meyendorff, vol. I, p. 156 s.
53. Récits d'un pèlerin russe, p. 56-57, 69.
54. L'Orthodoxie, p. 164 (trad. altérée).
55. Récits d’un pèlerin russe, p. 38, 40.
56. " The Prayer of Jesus ", Blackfriars XXIII, 1942, p. 76.
57. Voir Tito Colliander, Le Chemin des ascètes, p. 64 s.
58. À la vêture d'un moine, dans l'usage grec et russe, c'est la coutume de lui donner un chapelet (komvoschoinion). Dans la coutume russe, l'abbé dit les mots suivants en le lui remettant : " Prends, mon frère, le glaive de l'Esprit, qui est la Parole de Dieu, afin de prier Jésus continuellement ; car tu dois toujours avoir le Nom de Jésus dans l'intellect, dans le cœur et sur les lèvres, disant sans cesse : Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur. " Voir N.F. Robinson SSJE, Monasticism in the Orthodox Churches, Londres/Milwaukee, 1916, p. 159-160. Remarquer la distinction habituelle entre les trois niveaux de prière : lèvres, intellect, cœur.