Métropolite Jonas ( OCA): Ne sois pas rancunier, ne réagis pas, garde ton calme intérieur (1)
Quand j'étais au séminaire, j'ai eu la grande bénédiction de devenir le fils spirituel d'un évêque grec, l'évêque Kallistos de Xelon. Il termina sa vie comme évêque de l'archidiocèse grec de Denver. C'est lui qui m'a appris la prière de Jésus. La vision spirituelle d'ensemble de l'évêque Kallistos avait trois points très simples. Ne sois pas être rancunier. Ne réagis pas. Garde le calme intérieur.
Ces trois principes ou disciplines spirituels, sont vraiment un résumé de la Philocalie, le recueil de la sagesse spirituelle orthodoxe chrétienne. Et ce sont des disciplines que chacun d'entre nous peut pratiquer, peu importe où nous en sommes dans la vie - si nous sommes dans le monastère ou à l'école; si nous sommes ménagères ou à la retraite; si nous avons obtenu un emploi ou que nous avons encore des petits enfants après lesquels courir. Si nous pouvons nous en tenir à ces trois principes et les appliquer, nous serons en mesure d'aller plus loin et plus profondément dans notre vie spirituelle.
Ne sois pas rancunier
Quand on regarde tous les échos intérieurs qui sont dans nos vies, nos cœurs et nos âmes, que trouvons-nous? Nous trouvons des ressentiments. Nous trouvons le souvenir des torts. Nous trouvons des auto-justifications. Nous trouvons en nous-mêmes ces causes d'orgueil. C'est l'orgueil qui nous fait tenir à nos justifications pour maintenir notre colère contre d'autres personnes. Et c'est l'orgueil blessé, ou la vaine gloire, qui alimente notre envie et notre jalousie. L'envie et la jalousie conduisent au ressentiment.
La rancœur conduit à une foule de problèmes. Plus nous sommes rancuniers envers les autres, plus nous devenons déprimés, et plus nous sommes consumés par le désir d'avoir ce qu'ils ont, ce qui est de l'avarice. Souvent, nous allons ensuite nous engager dans l'usage addictif de la substance du monde matériel - qu'il s'agisse de nourriture ou d'alcool ou de drogues, de sexe ou d'autre chose - pour nous traiter par l'oubli et nous distraire de nos ressentiments.
Une des choses les plus précieuses et les plus importantes que nous pouvons ainsi faire est de considérer tous les ressentiments que nous avons. Et l'une des meilleures façons d'y parvenir est de faire une confession de vie. Et pas seulement une fois, avant que nous soyons baptisés ou chrismés [lorsque l'on se convertit/ndt]. Au cours de notre vie spirituelle, nous pouvons en faire plusieurs, afin de vraiment creuser dans notre passé et regarder ces ressentiments que nous portons contre d'autres personnes. Cela nous permettra de faire le travail difficile qu'il faut pour vaincre ces ressentiments à travers le pardon.
Que signifie pardonner? Pardonner ne signifie pas excuser ou justifier les actions de quelqu'un. Par exemple, en disant "Oh, il m'a insulté, mais ça va, c'est juste sa nature", ou bien "je l'ai mérité." Non, si quelqu'un vous a maltraité, c'était un péché contre vous.
Mais lorsque nous gardons des rancœurs, lorsque nous contenons de la colère et de l'amertume en nous-mêmes contre ceux qui ont abusé de nous en quelque sorte, nous prenons leur abus et nous le poursuivons contre nous-mêmes. Nous devons arrêter ce cycle. Il est très probable que cette personne a disparu depuis longtemps et a oublié depuis longtemps que nous avons même existé. Mais peut-être que non. Peut-être était-ce un parent ou quelqu'un d'autre de proche, ce qui rend le ressentiment d'autant plus amer. Mais pour l'amour de notre propre âme et pour le bien de notre propre paix, nous avons besoin de pardonner.
Nous ne devrions pas justifier l'action, mais nous devrions ignorer l'action et voir qu'il y a là une personne qui est aux prises avec le péché. Nous devrions voir que la personne contre laquelle nous avons de la rancœur, la personne que nous avons besoin de pardonner, n'est pas différente de nous, qu'elle pèche comme nous le faisons, et nous péchons juste comme elle le fait.
Bien sûr, cela aide si la personne pour laquelle nous avons de la rancœur, la personne qui nous a offensés ou a abusé de nous en quelque sorte, nous demande pardon. Mais nous ne pouvons pas attendre que cela arrive. Et nous ne pouvons pas nous en tenir à nos ressentiments, même après avoir dit extérieurement que nous avons pardonné.
Pensez à la prière du Seigneur: "Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés." Si nous ne pardonnons pas, nous ne pouvons même pas prier la prière du Seigneur, sans nous condamner. Ce n'est pas que Dieu nous condamne. Nous nous condamnons par le refus de pardonner. Nous n'aurons jamais la paix si nous ne pardonnons pas, mais seulement la rancœur. C'est l'une des choses les plus difficiles à faire, et notre culture ne le comprend pas. Cela consiste à regarder la personne à laquelle nous devons pardonner, et à l'aimer - en dépit de la façon dont elle peut avoir péché contre nous. Son péché est son péché, et elle doit y faire face elle-même. Mais nous péchons dans notre réaction contre son péché.
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Ne réagis pas
Donc, ce premier principe spirituel - n'éprouve pas de rancœur - conduit au second. Nous devons apprendre à ne pas réagir. Ceci est simplement un corollaire de "tendre l'autre joue." Quand quelqu'un dit quelque chose de blessant, ou que quelqu'un fait quelque chose de nuisible, qu'est-ce qui a été blessé? C'est notre ego. Personne ne peut vraiment nous faire du mal. Ils pourraient causer une certaine douleur physique, ou une douleur émotionnelle. Ils pourraient même tuer notre corps. Mais personne ne peut nuire à notre vraie nature. Nous devons prendre la responsabilité de nos propres réactions. Ensuite, nous pouvons contrôler nos réactions.
Il y a un certain nombre de différents niveaux à ce principe. Au niveau le plus flagrant, si quelqu'un vous frappe, vous ne le frappez pas en retour. Tendez l'autre joue - c'est l'enseignement du Seigneur. C'est vrai, c'est assez dur. Mais il y a un niveau plus profond encore. Parce que si quelqu'un vous frappe, et que vous ne le frappez pas en retour - mais que vous lui en voulez, et que vous supportez la colère et la haine et l'amertume contre lui, vous avez encore perdu. Vous avez encore péché. Vous avez encore brisé votre relation avec Dieu, parce que vous portez la colère dans votre coeur.
Une des choses avec lesquelles il est très difficile de se réconcilier est cette réalité: lorsque nous portons la colère et le ressentiment et l'amertume dans nos cœurs, nous érigeons des obstacles à la grâce de Dieu en nous-mêmes. Ce n'est pas que Dieu arrête de nous donner Sa grâce. C'est ce que nous disons: "Non, Je ne La veux pas. "Qu'est-ce que Sa grâce? C'est Son amour, Sa miséricorde, Sa compassion, Son activité dans nos vies.
Les saints Pères nous disent que toute personne humaine qui est née sur cette terre, porte l'image de Dieu qui n'est pas faussée en elle-même. Dans notre tradition, il n'existe pas de nature déchue. Il y a des personnes tombées, mais la nature n'est pas déchue.
L'implication de cette vérité, c'est que nous n'avons pas d'excuses pour nos péchés. Nous sommes responsables de nos péchés, des choix que nous faisons. Nous sommes responsables de nos actions et de nos réactions. "Le Diable m'a poussé à le faire" n'est pas une excuse, parce que le Diable n'a aucun pouvoir sur nous, si ce n'est celui que nous lui donnons. C'est difficile à accepter, car il est vraiment commode de blâmer le Diable. Il est également très commode de blâmer l'autre, ou notre passé. Mais, c'est aussi un mensonge. Nos choix sont les nôtres.
A un niveau encore plus profond, ce principe spirituel - ne réagis pas - nous enseigne que nous devons apprendre à ne pas réagir à des pensées. L'un des aspects fondamentaux de cette vigilance est intérieure. Cela peut sembler une tâche ardue, compte tenu du nombre de pensées que nous avons. Cependant, notre vigilance ne doit pas être concentrée sur nos pensées. Notre vigilance doit être centrée sur Dieu. Nous avons besoin de maintenir la prise de conscience de la présence de Dieu.
Si nous pouvons maintenir la conscience de Sa présence, nos pensées n'auront aucun pouvoir sur nous. Nous pouvons, pour paraphraser saint Benoît, précipiter nos pensées contre la présence de Dieu. Il s'agit d'un enseignement patristique très ancien. Nous concentrons notre attention sur le souvenir de Dieu. Si nous pouvons le faire, nous allons commencer à contrôler nos pensées importunes. Nos réactions viennent de nos pensées. Après tout, si quelqu'un dit quelque chose de méchant pour nous, comment réagissons-nous? Nous réagissons d'abord par notre pensée, nos pensées.
Peut-être avons-nous l'habitude de simplement laisser aller, après avoir fait une sorte de réponse méchante de notre cru. Mais veiller sur nos esprits afin que nous maintenions la Communion vivante avec Dieu, ne laisse pas de place pour les pensées distrayantes. Cela laisse beaucoup de place, si nous décidons que nous devons penser à quelque chose intentionnellement en présence de Dieu. Mais dès que nous nous engageons dans quelque chose de détestable, nous fermons la porte à Dieu. Et l'inverse est vrai - aussi longtemps que nous maintenons notre relation avec Dieu, nous ne serons pas capables de nous engager dans quelque chose de détestable. Nous ne réagirons pas.
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Garde le calme intérieur
Le deuxième principe, la deuxième fondation essentielle de notre vie spirituelle - ne réagis pas - conduit au troisième. Ce troisième principe est la pratique du calme intérieur [hésychie]. L'utilisation de la Prière de Jésus est un outil extrêmement précieux pour cela. Mais la prière de Jésus est un moyen, pas une fin. C'est un moyen pour entrer dans une plus grande et plus profonde communion consciente [avec Dieu]. C'est un moyen pour nous d'acquérir et de maintenir la prise de conscience de la présence de Dieu. La prière développée dans la tradition de l'hésychasme, dans le désert et sur la Sainte Montagne de l'Athos.
Mais l'hésychasme n'est pas seulement concerné par la prière de Jésus. Il s'agit du calme intérieur et du silence. Le calme intérieur n'est pas seulement le vide. Il met l'accent sur la prise de conscience de la présence de Dieu dans les profondeurs de notre cœur. L'une des choses essentielles que nous devons constamment rappeler, c'est que Dieu n'est pas là-bas quelque part. Il n'est pas seulement dans le tabernacle sur l'autel. Là est peut être le lieu d'habitation de Sa gloire. Mais Dieu est partout. Et Dieu habite dans les profondeurs de nos cœurs. Quand nous pouvons en venir à cette prise de conscience de l'habitation de Dieu dans les profondeurs de nos cœurs, et y garder notre attention concentrée, les pensées disparaissent.
Comment pouvons-nous faire cela? Afin d'entrer dans ce calme profond, nous avons besoin que beaucoup de nos problèmes soient résolus. Nous devons avoir une grande partie de notre colère et de notre amertume et de nos ressentiments résolus. Nous devons pardonner. Si nous ne le faisons pas, nous n'allons pas entrer dans la quiétude, parce que, au moment où nous essaierons de le faire, notre agitation intérieure va revenir comme un vomissement. C'est une bonne chose - douloureuse, mais bonne. Parce que quand nous essayons d'entrer dans la quiétude et que nous commençons à voir les ténèbres qui se cachent dans nos âmes, nous pouvons alors commencer à traiter avec elles. Cela nous distrait d'essayer d'être calme, d'essayer de dire la prière de Jésus, mais ce n'est qu'une partie du processus. Et cela prend du temps.
Les Pères parlent de trois niveaux de prière. Le premier niveau est la prière orale, où nous disons la prière avec nos lèvres. Nous pouvons utiliser un chapelet de prière en disant: "Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi," ou quelque autre formule que nous utilisons.
Le niveau suivant est la prière mentale, où nous disons la prière dans notre intellect [grec nous, slavon oum = intellect, esprit]. La prière de l'intellect - avec la prière de Jésus, avec des prières de livres de prières, avec des prières liturgiques- garde notre esprit concentré et nous aide à nous intégrer, de sorte que nos lèvres et notre esprit sont au même endroit et font la même chose.
Nous savons tous que nous pouvons être debout dans l'église, ou debout en prière, et nous pouvons prononcer avec nos nos lèvres les paroles, mais notre esprit pense à la liste des courses à faire à l'épicerie! Le deuxième niveau de prière surmonte ce problème, mais ce n'est pas le niveau final.
Le niveau final de la prière est la prière du cœur, ou prière spirituelle. C'est là que nous rencontrons Dieu, dans les profondeurs de notre âme. Là nous ouvrons l'œil de notre attention, avec l'intention d'être présent à Dieu Qui est présent en nous. C'est la clé et le noyau de l'ensemble du processus de croissance et de transformation spirituelles.
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Alors, comment faisons-nous cela?
La prière du calme intérieur
La fondation de la démarche spirituelle est d'apprendre à garder le silence intérieur, la prière du calme intérieur. Sur la base de cela, nous nous faisons une idée de la façon de cesser la rancœur et d'arrêter de réagir. Ensuite, le processus va plus loin et plus profond, extirpant nos ressentiments et nos passions, nos souvenirs de souffrance et de péché profondément enfouis, de sorte que le silence pénètre tout notre être.
Ensuite, nous pouvons commencer à penser clairement, et à atteindre à la pureté du cœur. Avant de commencer ce processus, il est important d'avoir une relation établie avec un guide spirituel, un père confesseur ou une mère spirituelle, pour vous aider. La confession qui est un élément central de la vie spirituelle, et les choses qui surgissent dans la prière, ainsi que la résolution des ressentiments et d'autres questions, font partie de cela. Il est également utile d'exposer ses pensées obsessionnelles ou pécheresses à votre confesseur. Le fait de les exposer les prive de leur pouvoir.
Ensuite, nous pouvons commencer à penser clairement, et à atteindre à la pureté du cœur. Avant de commencer ce processus, il est important d'avoir une relation établie avec un guide spirituel, un père confesseur ou une mère spirituelle, pour vous aider. La confession qui est un élément central de la vie spirituelle, et les choses qui surgissent dans la prière, ainsi que la résolution des ressentiments et d'autres questions, font partie de cela. Il est également utile d'exposer ses pensées obsessionnelles ou pécheresses à votre confesseur. Le fait de les exposer les prive de leur pouvoir.
Nous avons toujours besoin d'être accompagné dans le voyage intérieur. La prière est toujours une action collective, menant à la transcendance de notre isolement individuel dans un état de communion avec Dieu et l'Autre. La prière de Jésus: "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur", ou une certaine forme de celle-ci, peut être utilisée comme moyen pour nous aider à attirer notre attention dans un état de prière. La prière de Jésus affirme son intention de notre prière, et nous l'utilisons d'abord verbalement puis mentalement jusqu'à ce qu'elle aille au-delà de la parole et de la pensée et devienne intention pure dans un profond silence.
Une chapelet de prière est très utile pour commencer, non pas tant pour compter les prières, mais pour maintenir le niveau physique de l'attention. Nous disons une prière sur chaque nœud, en faisant le tour du chapelet, jusqu'à ce que notre attention soit concentrée dans la prière. Ensuite, nous pouvons arrêter de faire tourner le chapelet, et être calme. Le chapelet n'est pas important en soi; on peut prier aussi bien sans lui. Il s'agit d'une aide. Une autre aide est de suivre votre souffle. Ce qui est important n'est pas de se laisser prendre dans la technique, mais de prier.
La prière peut être dite debout, à genoux ou assis. Si l'on est malade, la faire couché est acceptable, mais il est difficile de préserver l'attention en position couchée. La prière n'est pas relaxation. Elle peut vous détendre, mais ce n'est pas le but. La posture est importante pour aider à garder votre attention concentrée. Si vous êtes assis, cela aide de garder votre dos droit et vos épaules vers l'arrière. On peut aussi être prostré sur le sol, mais il faut de la pratique pour oublier les distractions physiques.
En commençant à prier, rappelez-vous que Dieu est "partout présent et remplissant toutes choses." Dans la prière, vous vous présentez devant Dieu. Ouvrez votre esprit et votre cœur, votre conscience de Dieu, de sorte que le sens de la Présence de Dieu remplisse votre conscience. Dans un premier temps, nous pouvons ne pas avoir un sens de la Présence de Dieu. Mais plus nous sommes disciplinés dans notre pratique de la prière, plus la conscience de Dieu remplira notre esprit et notre cœur. Ce n'est pas une image, une pensée "que" Dieu est présent (bien que ce soit une manière de commencer), ou un sentiment ou une sensation physique. C'est tout simplement une prise de conscience. C'est le début de la conscience spirituelle, où notre conscience se déplace de la tête au cœur, et de Dieu comme objet à un sentiment d'être absorbé dans la Présence de Dieu.
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Comment faire pour entrer la prière hésychaste
En bref, asseyez-vous et recueillez-vous, et rappelez-vous que Dieu est présent. Dites les prières du Trisaghion [Saint Dieu…] si vous le souhaitez. Respirez lentement et profondément à quelques reprises, et suivez votre souffle au centre de votre poitrine. Commencez à dire la prière de Jésus tranquillement, lentement, jusqu'à ce que vous ayez la sensation de la Présence de Dieu. Ensuite, laissez faire la Prière de Jésus, et entrez dans le silence. Des pensées viendront, mais laissez-les tout simplement passer. Ne les laissez pas attirer votre attention. Mais si elles le font, rejetez-les doucement et reportez votre attention sur la Présence de Dieu, peut-être à l'aide de la prière de Jésus pour rétablir votre intention de prier. Allez plus loin en vous-même, sous les pensées, dans le plus profond silence et la conscience de la Présence, et restez-y simplement.
La période de prière doit commencer avec quelques minutes, et peut être entièrement occupée d'abord avec la Prière de Jésus. Finalement, sur une période de plusieurs semaines ou plusieurs mois, alors que vous commencez à maîtriser la garde de votre attention concentrée et à rejeter les pensées, laissez-la se poursuivre jusques à vingt ou trente minutes. Deux périodes de prière, au début de la matinée et tôt en soirée sont une excellente discipline.
L'abandon et le détachement
La prière hésychaste est un processus d'abandon interne à la Présence et à l'activité de Dieu en vous-même. Abandonnez vos pensées, vos sentiments, vos émotions, vos idées, vos agendas, vos plans, vos images et soumettez-les à la Présence Divine. C'est la rétrocession de l'ego, et l'embrasement de notre conscience spirituelle. Nous arrêtons notre ego et ses pensées cessent de distraire notre attention, et elles permettent à l'énergie de Dieu de travailler en nous pour guérir nos âmes. C'est une sorte de passivité active et volontaire, de sorte que Dieu devient partenaire actif dans la prière.
Il devient évident que nous ne pouvons pas conserver toute sorte de rancune ou de ressentiment, de luxure ou de passion dans nos esprits, tout en essayant d'entrer dans le silence. En fait, tous nos attachements aux choses, aux personnes, aux concepts et aux idées doivent être abandonnés au cours de la prière silencieuse, et donc, ils sont mis en perspective. Plus nous nous connectons avec Dieu dans la prière, et plus nous devenons détachés. C'est une nécessité si nous voulons progresser dans la prière et dans la Communion avec Dieu. Toutes choses qui font obstacle à notre Communion vivante tombent, si nous les délaissons. La clé, bien sûr, est de les abandonner et de les laisser partir.
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L'imagination
Une autre chose qui surgit, ce sont les images, qui jouent avec notre esprit et notre imagination. Il y a là deux niveaux principaux: premièrement, les images de la mémoire que nous avons vues qui sont liées à nos passions, le second, des images de notre imagination. Toutes les images que nous ayons jamais vues sont stockées dans notre cerveau. Elles vont du visage de notre mère depuis notre petite enfance, et d'autres images joyeuses, à des images pornographiques et violentes ou qui nous ont blessés.
Ces images sont particulièrement puissantes s'ils sont attachés à une certaine forme d'acte passionné, de luxure ou de colère. Elles peuvent être une distraction forte de la conscience de Dieu. Ce qui est important c'est de se rappeler que ce sont simplement des pensées, des souvenirs, et que nous pouvons les rejeter. Elles n'ont aucun pouvoir sur nous si nous ne le leur donnons pas.
La tâche est d'aller au-dessous, et de les laisser aller, et finalement de les amener à la confession. Le deuxième niveau d'images est ce qui est produit par l'imagination. Nous nous calmons, et commençons à prier, et nous allons dans toutes sortes de domaines imaginaux, peuplés par des anges, des démons, et tout le reste. Beaucoup de gens considèrent cela comme une vision spirituelle. Mais cela n'en est pas une. C'est le royaume de l'illusion, et il n'y a là rien de spirituel. Ceci est particulièrement dangereux si l'on a un passé avec des prises d'hallucinogènes et autres drogues psychotropes.
La tâche est, en premier lieu, de rester avec la Prière de Jésus. Puis, après beaucoup de pratique, d'aller dans le silence et d'être absolument résolu à ne se permettre d'avoir aucune des images, même celle de Jésus ou des saints dans l'esprit pendant la prière. L'imagination fait toujours partie du mental, et non pas de l'intellect (nous).
Même les icônes ne doivent pas être contemplées dans un sens objectif, elles apportent l'image dans le mental. Comme saint Jean Chrysostome l'a écrit, quelque part, "Quand vous priez devant vos icônes, allumez un cierge, puis fermez les yeux!" L'icône est un sacrement de la Présence. Le travail spirituel est une affaire très sérieuse. Si nous ne résolvons pas les questions qui se posent d'une manière saine, elles peuvent littéralement nous rendre fous. Il faut un engagement profond envers le processus spirituel, afin de ne pas être distraits par l'action de vider notre subconscient, et d'être conduits au découragement ou au désespoir. La tâche consiste à persévérer, et à laisser le processus suivre son cours. Cela signifie confesser nos pensées et résoudre nos ressentiments, et recevoir l'absolution de nos péchés. Finalement, elle se résout d'elle-même,bien qu'elle puisse prendre des mois ou des années à le faire. Comme le Métropolite Antoine Bloom l'a dit quelque part, quand cela devient trop lourd, asseyez-vous et prenez une tasse de thé! Dieu va être là, c'est nous qui devons travailler à résoudre nos problèmes afin d'être présents pour Lui.
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Résoudre le problème des ressentiments
Le ressentiment et la réaction sont profondément interdépendants. Le ressentiment est une réaction passionnée, basée sur un jugement d'une personne (ou de soi-même), où nos passions sont allumées. Le ressentiment est une réaction que nous détenons en nous-mêmes, et que nous nous permettons de nourrir. Il vient et il se nourrit de nos passions, de notre jugement des autres. Le ressentiment est le jugement et l'objectivation d'une personne en fonction de ses actions qui nous ont offensés.
La véritable clé pour résoudre le problème du ressentiment est de réaliser que ce n'est pas l'autre personne qui en est la cause, mais qu'il est notre propre réaction. Les actions de l'autre personne, ses paroles ou ses actes, son péché, peuvent avoir précipité la réaction, mais la réaction à ces péchés, paroles ou actes est purement nôtre.
Nous ne pouvons contrôler que ce qui nous appartient, nous ne pouvons pas contrôler une autre personne. Il est de notre décision de nous permettre d'être possédés par nos passions et nos réactions, ou de prendre le contrôle de nos propres vies. Il est de notre décision de prendre la responsabilité de nos propres réactions, ou de nous permettre d'être pris dans le cercle vicieux de blâmer l'autre personne, dans le ressentiment et de nous rendre justice nous-mêmes. Le blâme et le ressentiment ne conduisent nulle part, sauf à l'amertume et à la tristesse. Cela fait de nous des victimes impuissantes, ce qui, à son tour, nous prive du pouvoir de prendre la responsabilité de nous-mêmes.
Le ressentiment vient quand nous refusons de pardonner à quelqu'un, à nous justifier par notre indignation justifiée lorsque nous sommes blessés. Certaines de ces blessures peuvent être très profondes: l'insulte, l'abandon, la trahison, le rejet. Parfois, elles peuvent être très mesquines. Nous continuons à tourner le mal à plusieurs reprises dans nos esprits, et à refuser de le laisser aller en justifiant notre colère. Puis nous nous sentons justifiés à haïr ou à mépriser la personne qui nous a blessés. Ce faisant, nous continuons à nous battre avec le péché de quelqu'un d'autre, et nous aggravons le péché de l'autre personne par notre propre rancune.
Nous nous rendre aveugles à notre propre péché, nous concentrant uniquement sur le péché de l'autre, et, ce faisant, nous perdons toute capacité de relativiser. Nous devons mettre les choses en perspective, et réaliser que les actions de l'autre personne ne sont qu'une partie de l'équation, et que notre propre réaction est entièrement notre propre péché. Pour ce faire, nous devons aller vers le pardon. Pardonner ne signifie pas justifier le péché de l'autre personne. Cela ne veut pas dire que nous absolvons l'autre personne et que nous la tenons pas pour responsable de son péché. Au contraire, nous reconnaissons qu'elle a péché et qu'elle nous a fait mal. Mais que faisons-nous avec ce qui fait mal? Si nous avons du ressentiment, nous le retourner contre nous-mêmes. Mais si nous pardonnons, nous acceptons la personne pour ce qu'elle est, non pas selon ses actions; nous laissons tomber notre jugement de la personne. Nous nous rendons compte qu'elle est pécheresse comme moi. Si je suis conscient de mes propres péchés, je ne peux jamais juger quelqu'un. Nous pouvons commencer à l'aimer comme nous nous aimons, et excuser son manquement comme nous nous pardonnons à nous-mêmes. Cela aide lorsque la personne qui nous a blessés demande pardon, mais ce n'est pas nécessaire. Nous devons toujours pardonner: non seulement parce que Dieu nous a pardonnés, mais aussi parce que nous nous blessons en refusant de pardonner.
Nos ressentiments peuvent aussi être extrêmement mesquins. Parfois, nous avons du ressentiment, car nous ne pouvons pas contrôler ou manipuler quelqu'un pour qu'il se comporte selon nos attentes. Nous avons du ressentiment de notre propre frustration, là où l'autre n'avait vraiment rien à voir avec cela. Toutes nos attentes d'autres personnes sont des projections de notre propre égocentrisme. Si nous pouvons laisser d'autres personnes tout simplement être ce qu'elles sont, et nous réjouir de cela, alors nous aurons la paix extraordinaire!
Nous devons être vigilants avec nous-mêmes, afin de ne pas nous permettre de projeter nos attentes sur les autres, ou de permettre au ressentiment de grandir en nous. Ce genre de prise de conscience, la vigilance, est nourri par la pratique qui consiste à couper nos pensées et à pratiquer le silence intérieur. Comme cela, nous nous entrainons à couper nos réactions, qui commencent toutes par des pensées. Nous pouvons arriver à voir ce qui est notre propre réaction, et ce qui appartient à l'autre.
Finalement, nous voyons que notre jugement de l'autre est vraiment posé sur nous-mêmes, sur nos propres actions, sur des mots, des attitudes et des tentations, que nous voyons reflétées dans l'autre personne. Faire face à ceci signifie faire face à notre propre hypocrisie, et changer. Si nous jugeons et condamnons quelqu'un pour les mêmes péchés, les mêmes pensées, les mêmes paroles et les mêmes actes que nous avons nous-mêmes, alors nous sommes des hypocrites. Nous devons nous repentir de notre hypocrisie. Voici un vrai repentir: reconnaître et de admettre notre propre péché, et s'en détourner en allant vers Dieu et vers notre prochain.
Nous devons voir comment nos péchés nous détournent d'aimer notre prochain, et d'aimer Dieu. Notre amour de notre frère est le critère de notre amour de Dieu. Saint Jean nous dit: "Comment pouvons-nous aimer Dieu que nous n'avons pas vu, si nous ne pouvons pas aimer notre prochain que nous pouvons voir? Si tu dis que tu aimes Dieu et que tu hais ton frère, tu es un menteur ". Si nous aimons Dieu, alors nous pardonnons notre prochain, comme Dieu nous a aussi pardonné. La prise de conscience de nos propres réactions et de nos propres jugements, de notre attachement à nos passions de colère et de notre propre volonté, est le premier niveau de conscience spirituelle et de vigilance. Nous devons aller au-delà de l'égocentrisme (le fait d'oublier les autres), devenir conscient de ce que nous sommes, avoir conscience de nos propres processus internes en observant nos pensées et nos réactions.
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La repentance et la confession
La prise de conscience de nos péchés et de notre hypocrisie, de nos manques et de nos chutes, nous amène à la repentance et à la transformation de notre vie. La repentance, la conversion, la transformation de notre esprit et de notre vie, sont au cœur de la vie chrétienne. La repentance ne signifie pas que nous devons nous fustiger pour nos péchés, ou demeurer dans un état de culpabilité et de condamnation de soi morose. Cela signifie plutôt, faire face à nos péchés, et les rejeter et y renoncer, et les confesser, en essayant de ne pas les faire à nouveau. Ce que cela fait est que, dans la mesure où nous renonçons à eux et confessons nos péchés, ils ne génèrent plus de pensées qui nous accusent ou stimulent des réactions passionnées.
Parfois, nous devons confesser les choses plusieurs fois, parce que nous ne nous repentons, ou nous ne sommes conscients que de quelques aspects du péché. Les choses qui nous font nous sentir coupables, provoquent notre conscience, ou ce que nous savons être des actes de désobéissance, toutes devraient être confessées. Nous devons former notre conscience, et non pas en mémorisant des listes de péchés, mais en prenant conscience de ce qui rompt notre relation avec Dieu et d'autres personnes. Nous devons être conscients de la Présence de Dieu, et réaliser ce qui nous détourne de Lui. Ces choses sont des péchés. Bien sûr, nous sommes experts à nous bercer d'illusions, quand nous voulons vraiment faire quelque chose, et que nous savons que cela ne peut pas être béni.
La confession est non seulement le premier don du Christ à l'Eglise, l'autorité de pardonner les péchés en Son Nom, mais c'est l'un des moyens les plus importants de guérir nos âmes. Les péchés ne sont pas des péchés, parce qu'ils sont répertoriés quelque part dans un livre. Ce sont des péchés car ils brisent notre relation avec Dieu, avec d'autres personnes, et faussent notre vrai moi. Les péchés sont péchés, car ils nous blessent et blessent d'autres personnes. Nous avons besoin de guérir ce mal, et en confessant l'acte ou de la pensée ou l'attitude, enlève la honte qui le maintient caché, et empêche la guérison.
Nous devons confesser les choses dont nous sommes les plus honteux, les péchés secrets, dont nous savons qu'ils sont des trahisons de notre vrai moi. Si nous ne les confessons pas, ils s'enveniment et génèrent toutes sortes de découragement, de dépression et de culpabilité, de honte et de désespoir. Le résultat de cela est que nous nous identifions à nos péchés. Ainsi, l'attirance pour le même sexe devient l'identité gay. Le défaut dans un domaine devient l'auto-identification générale avec l'échec.
Ce qui est particulièrement important, c'est que nous ne sommes pas nos péchés, des pensées ou nos actions. Ces choses se produisent, nous péchons, nous avons des pensées mauvaises et nous faisons des choses mauvaises et le mal. Mais nous ne sommes pas nos pensées ou nos actions. Se repentir signifie arrêter et renoncer non seulement aux actes, mais renoncer à l'identité qui va avec eux. Les pensées vont venir. Mais nous pouvons apprendre, à travers la pratique du calme intérieur, à laisser nos pensées partir. Elles seront toujours là, mais nous pouvons apprendre à ne pas y réagir, et finalement, tout simplement à les ignorer.
Dans un premier temps, ce processus de purification de notre moi est difficile et douloureux, mais il devient la source de grande joie. Plus nous nous confessons, honnêtement et sans voiles, plus nous nous ouvrons à la Grâce de Dieu, et plus léger nous nous sentons. En vérité, les anges dans le ciel (et le prêtre, debout devant vous, témoin de la confession) se réjouissent grandement quand une personne se repent sincèrement et confesse ses péchés, quel qu'en soit le caractère sombre et odieux. Il n'y a pas de péché si grave qu'il ne puisse pas être pardonné. AUCUN! Le seul péché qui n'est pas pardonné est de penser que Dieu ne peut pardonner nos péchés. Il pardonne. Nous devons nous pardonner à nous-mêmes, et accepter Son pardon.
La préparation à la confession est un processus important. Cela signifie faire le point sur notre vie, et reconnaître où nous sommes tombés, et reconnaître que nous devons nous repentir. Ce qui suit devrait aider à préparer à la confession, mais ce n'est pas une liste de blanchisserie. Cela devrait plutôt aider à stimuler notre mémoire, afin que nous puissions amener à la conscience, les choses que nous avons oubliées. Il s'agit davantage d'un examen de conscience.
Métropolite Jonas ( OCA): Ne sois pas rancunier, ne réagis pas, garde ton calme intérieur (9 et fin)
Les Passions
Gourmandise,
Luxure
Avarice
Colère
Envie
Acédie
Vanité
Orgueil
Les commandements
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit, et tu aimeras ton prochain comme toi-même.
L'amour de Dieu
Est-ce que j'aime Dieu?
Est-ce que vraiment je crois en Dieu, ou est-ce que je fais simplement semblant?
Est-ce que je prie, et quand je le fais, est-ce que je me mets en Sa Présence, ou est-ce simplement mécanique?
Est-ce que je me précipite pour faire mes prières, les lectures de l'Écriture et pour lire la littérature spirituelle?
Est-ce que je cherche la volonté de Dieu en toutes choses?
Est-ce que je me rebelle contre ce que je sais être la volonté de Dieu, et la vie chrétienne?
Est-ce que j'essaie d'être obéissant, et de constamment remettre ma vie à Dieu?
Est-ce que je vais à l'église, à la confession et à la Communion régulièrement, est-ce que j'observe les jeûnes?
Est-ce que j'essaie d'être conscient de la Présence de Dieu, ou non?
Est-ce que j'essaie de sanctifier ma vie? Ou est-ce que je cède facilement à la tentation? Inconsidérément?
L'amour du prochain
Comment est-ce que je traite les gens autour de moi?
Est-ce que je me permets de juger, de critiquer, de calomnier, de condamner, mon prochain?
Est-ce que je rabaisse les gens? Est-ce que je cherche leurs fautes?
Suis-je condescendant et critique pour les autres?
Est-ce que je traite les autres avec bonté, douceur, patience? Ou bien suis-je mesquin, amer et dédaigneux?
Est-ce que j'essaie de contrôler les autres, de manipuler les autres?
Est-ce que je considère les autres avec amour et compassion?
Est-ce que j'éprouve de la colère ou du ressentiment envers les autres? De la haine, de l'amertume, du mépris?
Est-ce que j'utilise et j'utilise les autres pour mon propre plaisir ou pour un avantage? Pour le sexe, pour le profit, ou pour toute autre chose qui les dépersonnalise?
Est-ce que j'éprouve de l'envie et de la jalousie envers mon prochain? Est-ce que je prends plaisir à ses malheurs?
Est-ce que j'agis inconsidérément, sans me soucier des sentiments ou de la conscience de l'autre?
Est-ce que j'induis intentionnellement mon prochain à la tentation?
Est-ce que je me moque de lui?
Est-ce que j'honore les engagements que j'ai pris? Vœux de mariage? Vœux monastiques?
Est-ce que j'honore mes parents? Suis-je fidèle dans mes relations?
Est-ce que j'ai une stabilité dans mes engagements?
Suis-je conscient de la façon dont mes paroles et mes actions affectent les autres?
Ai-je volé, maltraité ou fait du mal à quelqu'un?
Ai-je commis l'adultère?
Ai-je blessé ou tué quelqu'un?
Est-ce que je convoite les choses d'autres personnes? Est-ce que j'ai soif de biens ou d'argent? Est-ce que ma vie tourne autour de l'argent et de l'acquisition de choses?
Amour de soi
En quoi suis-je égocentrique, égoïste, ne pensant qu'à moi?
Est-ce que je prends soin de moi, physiquement, émotionnellement, mentalement, spirituellement? Suis-je obsédé par moi-même, mon image, mon apparence, mes désirs et mon agenda?
Est-ce que je me livre à la paresse? Est-ce que je suis découragé, déprimé, désespéré?
Est-ce que je me fustige, je me livre à la haine de moi-même ou à l'apitoiement sur moi-même?
Est-ce que je me blesse? Ai-je une faible estime de moi-même, ou est-ce que je pense être sans valeur?
Est-ce que je blâme les autres pour mes réactions? Est-ce que je me sens une victime?
Est-ce que je prends la responsabilité de mes propres réactions et comportements?
Est-ce que je me livre à des comportements addictifs, l'abus d'alcool, la nourriture, les médicaments, le sexe, la pornographie, la masturbation? Comment est-ce que je me console quand je suis déprimé?
Est-ce que je ressens de la colère et du ressentiment, de la rage, et d'autres émotions fortes et passions en moi? Est-ce que j'agis sur elles? Comment affectent-elles mon comportement? Est-ce que je les contrôle ou est-ce que j'insulte d'autres personnes?
Suis-je conscient de la façon dont mes paroles affectent les gens?
En quoi suis-je hypocrite? Puis-je faire face à ma propre hypocrisie? Suis-je en train de me mentir à moi-même et de me faire des illusions?
Ai-je une idée réaliste de moi-même? Suis-je honnête avec moi-même et les autres? Quel type de façade ai-je mise en place?
Ai-je fait des choses que je ne veux pas ou que j'ai trop honte de confesser? Abus d'autrui ou d'animaux, inceste, actes homosexuels, actions perverses? Ai-je abusé de drogues, de sexe ou d'autres choses que je ne veux pas reconnaître? Ai-je peur d'être catégorisé par ces choses comme alcoolique, toxicomane, gay, pédophile? Ai-je peur de les confesser?
Puis-je me pardonner pour ces choses? De quoi est-ce que je me sens coupable? La culpabilité contrôle-t-elle ma vie?
Suis-je fidèle à moi-même, à Dieu, aux autres? Ma vie est-elle intègre?